« J’ai été élevé à la Pagnol »
Daniel Auteuil, révélé par « Jean de Florette », signe deux adaptations attachantes de « Marius » et « Fanny », qui sortent aujourd’hui.
Rebelote. Après une sortie en avant-première Marseille, mercredi dernier, c’est aujourd’hui qu’arrivent sur les écrans « Marius » et « Fanny », deux films adaptés de l’œuvre de Marcel Pagnol par Daniel Auteuil et dans lesquels il incarne César. Le dernier volet de la trilogie, « César », sera tourné en 2014. Confidences d’un acteur qui met l’accent sur la réalisation.
Vous ne quittez plus la casquette de cinéaste! C’est une mue ?
DANIEL AUTEUIL. Oui, j’ai l’intention de continuer. Et avec moi dedans. Parce que moi dirigé par moi, ça me simplifie la vie! Ça fait quarante ans que je suis sur les plateaux. J’ai beaucoup vu comment il ne fallait pas faire. C’est comme ça que j’ai appris.
D’où vient cet amour pour Pagnol ?
Je lui dois la façon dont j’ai été élevé. Pagnol a donné une identité la Provence dans son œuvre en prenant modèle sur la façon qu’avaient tous les pères et toutes les mères de la région d’élever leurs enfants. Il a lui-même appris dans la rue les expressions qu’on y entend. « Il est grand ce petit… », tous ces mots-l … Au début, vers 16 ou 17 ans, j’ai vu les films adaptés de son œuvre. Je trouvais que c’était un cinéma… régional. C’est quand je suis arrivé Paris, 20 ans, que je me suis mis le lire. Et, plus tard, il y a eu bien sûr « Jean de Florette », qui m’a révélé.
Que nous dit Pagnol aujourd’hui ?
Il nous parle de nous quelle que soit l’époque. A travers cette histoire de deux jeunes gens qui s’aiment et que le destin ne va jamais réunir, il a ce talent de dire les mots qu’il faut quand il le faut. Sur la paternité, par exemple. Dans un monde où l’on n’a plus de repères, il recentre la place du père. Mais il fait dire aussi l’héroïne qui est enceinte : « Maman, je peux élever mon enfant toute seule! » C’est loin d’être désuet.
La paternité, ça vous parle. Vous êtes père vous-même (NDLR : il a (...)